À l’occasion de la journée internationale des câlins (célébrée depuis les années 70 tout de même !), je me suis dit que je me devais de vous offrir un beau cadeau.
J’ai beaucoup réfléchi – vous vous en doutez bien – et j’en suis arrivée à la conclusion qu’un extrait de Addict Lover ne pouvait que titiller votre curiosité.
Ce roman, paru chez Eden Roman, est un un spin off de Tell Me You Love Me. Son héroïne n’est autre que Cheyenne Winter, jeune chanteuse de country, que vous allez découvrir à un moment charnière de sa vie.
Dans l’extrait que je vous offre, elle va embrasser pour la première fois Creed Taylor, un prodige du monde informatique et des jeux vidéo. Et après ce baiser, rien ne sera jamais plus comme avant pour ces deux-là… Jugez plutôt !
J’ai le cœur qui bat à 100 000 à l’heure ! Tétanisée, je me laisse faire. Pourtant, ça n’est pas la première fois qu’un homme me caresse le visage. Du temps où je sortais avec Norman, j’aimais qu’il me touche de cette façon-là. Je fermais les yeux et je rêvais à ce qui allait suivre plus tard, une fois que nous serions mariés et que nous pourrions aller au bout de nos envies.
Lorsque Shirley me parle de sexe, je me dis souvent que quand ça sera mon tour, je ferai en sorte d’utiliser mes cinq sens pour aller à la découverte de ce monde nouveau. Alors maintenant que mon tour est arrivé, je ferme les yeux et me laisse submerger par mes sensations.
La première chose qui me surprend, c’est l’intensité des parfums qui m’entourent : les effluves boisés de l’eau de toilette de Creed mêlés à son odeur naturelle, plus masculine, mais aussi la légère odeur de cigarette qui imprègne ses doigts, et l’arôme entêtant du jasmin qui orne la façade du bungalow. J’aime ce curieux mélange à la fois envoûtant et un peu âcre qui m’étourdit légèrement.
La deuxième chose que je remarque, c’est combien Creed a les mains douces. Contrairement à mes frères, habitués aux activités manuelles et dont les paumes sont calleuses, Creed a de belles mains, aux doigts souples et longs. Sa façon de me caresser le visage, toute en délicatesse, avant de suivre le contour de mon oreille et de la masser subtilement, me fait chavirer. Et ce n’est que lorsqu’il revient effleurer, du pouce, ma bouche que je me rends compte que le plaisir a entrouvert mes lèvres.
— Tu sais, depuis le premier jour je fantasme sur ta bouche, murmure-t-il.
Son intonation rauque me fait tressaillir et je rouvre les yeux. Il s’écarte un peu de moi, comme pour mieux pouvoir m’observer, et je m’attarde sur son visage. Ce matin, Trugie l’a surnommé le Bad Boy, mais ça n’est qu’une façade : j’aime voir son regard s’éclairer lorsqu’il est heureux, ses traits s’adoucir quand il se met à sourire. Chaque fois que je le regarde, j’ai envie de m’approcher et de le toucher. C’est plus fort que moi… Mais cette fois-ci, enfin, je peux le faire !
C’est moi qui me penche vers lui et qui plaque mes lèvres sur les siennes. De surprise, il reste parfaitement immobile pendant quelques instants, avant de les desserrer…
Sa langue caresse doucement la mienne, et c’est comme s’il partait à ma découverte. C’est à la fois tendre et excitant, comme de goûter à un fruit défendu… Je ne peux m’empêcher de repenser à Norman et à sa façon de m’embrasser, un peu mécanique et sans grande imagination. Mais là, avec Creed, c’est tout différent : il ne se presse pas, désireux de me laisser le temps de m’ouvrir à lui. Et tandis qu’il s’approprie ma bouche, avec sensualité, je sens une douce moiteur s’installer entre mes jambes.
Autour de nous, c’est comme si tout se taisait pour mieux laisser la vedette à nos respirations emmêlées. Je n’entends que le tambourinement de mon cœur dans ma poitrine, le bruissement de nos vêtements entre nous ainsi que mes propres gémissements de plaisir. C’est vraiment moi qui geins comme ça ?!
Vaguement honteuse, je m’écarte et Creed me lance un regard inquiet.
— Tout va bien ? me demande-t-il alarmé.
Bien sûr que tout va bien ! Tout va même très bien ! En fait, je n’ai jamais eu l’impression d’aller mieux qu’en ce moment très précis. Tout est juste parfait et pour rien au monde, je ne voudrais me retrouver ailleurs qu’ici, avec lui. Stupéfaite de cette constatation, je lui décoche un grand sourire avant de nouer mes bras autour de son cou et de me jeter à nouveau sur ses lèvres.
Il faut croire que mon enthousiasme a quelque chose de comique car je l’entends rigoler tout doucement. Il m’enlace et me serre très fort contre lui, reprenant d’autorité possession de ma bouche.
Combien de temps passons-nous ainsi à nous embrasser ? Je ne saurais le dire. Tout ce que je sais, c’est que ni l’un ni l’autre n’avons envie de mettre un terme à ces jeux qui nous ravissent autant l’un que l’autre. Plongeant mes doigts dans ses cheveux, je tire sa tête légèrement en arrière avant de me redresser sur les genoux pour venir m’installer sur lui.
Il rouvre les yeux et me considère un instant, d’un air rêveur. Puis sans dire un mot, il porte les mains à mon chignon et un peu maladroitement, part à la recherche des épingles qui y sont piquées. Au fur et à mesure, ses doigts démêlent mes cheveux qui finissent par retomber en mèches désordonnées sur mes épaules.
Sans même m’en rendre compte, j’ai commencé à me frotter contre son jean. Je pose ma main sur son entrejambe et à travers le tissu épais, je sens poindre son érection. Creed frémit et empoigne mes hanches avant de les immobiliser.
— Cheyenne, si tu veux, il est encore temps d’arrêter… gronde-t-il sourdement.
— Pourquoi voudrais-tu que je fasse une chose pareille ? je réponds.
— Pourquoi, en effet ?
Et il prend ma main pour la porter à sa bouche et la baiser. Ce geste délicat, presque désuet, m’émeut plus que tout et je retiens mon souffle. Alors il me sourit avec douceur puis d’un geste sensuel, saisit mes hanches et les remet en mouvement. Cette friction lente suscite en moi des sensations délicieuses. Et je m’aperçois que les caresses que je me prodigue parfois, toute seule dans mon lit, ne sont pas les seules susceptibles de me renverser…
Ça n’est plus de la moiteur que je devine entre mes jambes, mais bel et bien une inondation ! Je suis sûre que je suis trempée, au sens propre du terme, alors que nous ne nous sommes même pas encore touchés réellement.
— Je voudrais te voir, Creed ! je lance soudain dans un souffle.
— Me voir ?!
— Oui… Je peux ?
Et sans plus attendre, je soulève le bas de son tee-shirt. Je vois bien que ma précipitation le touche et le galvanise en même temps : il se redresse légèrement pour se mettre torse nu, puis sans hésiter il s’attaque aux boutons de mon chemisier. Après me l’avoir enlevé, il s’attarde un instant sur mes seins gonflés, qu’il effleure par-dessus la dentelle de mon soutien-gorge. Je sens mes mamelons se durcir et pointer, comme s’ils allaient au-devant de ses caresses. D’un doigt, Creed crochète l’étoffe soyeuse et abaisse les balconnets. Ses yeux lancent alors un éclair de convoitise et je m’offre à sa bouche qui s’arrondit pour m’engloutir. Avec lui, tout semble naturel et évident. Je trouve d’instinct les gestes qui conviennent, allant au-devant de ses caresses et de ses envies. Aucun sentiment de gêne ne vient s’immiscer entre nous, aucun sentiment d’interdit non plus : seul compte notre désir d’aller au bout de la nuit…
(Tous droits réservés Iris Hellen)
Tout en délicatesse !
Merci Sandrine !
Je me suis replongée dans de (très) lointains souvenirs personnels pour écrire cette scène, qui marque l’entrée de Cheyenne dans sa vie de femme.
Un moment très fort pour mon héroïne, qui je l’espère saura émouvoir mes lectrices.
Merci de votre soutien et à très bientôt !